La haute Provence en partage : c’est partager ses savoir-faire, ses passions et son mode de vie avec le visiteur. Nous sommes heureux chez nous, vous le serez aussi !
L’investissement bénévole d’une association locale dans un premier temps, l’implication de l’État et des collectivités territoriales depuis 1981, ont permis de préserver le monument historique, d’y installer le musée puis les jardins.
Nous sommes en 1890. Le prieuré de Salagon est photographié par Saint-Marcel Eysseric. Érudit et collectionneur, Saint-Marcel Eysseric a photographié, durant une grande partie de sa vie, les routes des Alpes et de la Provence.
Augustin Calixte, ancien propriétaire des lieux, photographié devant la porte du logis dans les années 1970. En 1981, la commune de Mane a racheté à sa famille le monument pour y développer le projet culturel de Salagon.
Pierre Martel (1923-2001), père fondateur du projet de Salagon. Avec l'association Alpes de Lumière, il a, le premier, collecté les objets qui font aujourd'hui la collection du musée et recueilli les témoignages des habitants de la haute Provence. Fonds Alpes de Lumière
Le prieuré de Salagon en 1980. Un an plus tard, un important chantier de restauration démarre à l'initiative de l’association Alpes de Lumière.
Les travaux de restauration du monument ont été titanesques. Ils ont été conduits par les architectes des Monuments historiques et par de très nombreux bénévoles inscrits aux chantiers volontaires d'Alpes de Lumière.
A gauche de la photo, Pierre Lieutaghi qui a conçu la grande majorité des jardins ethnobotaniques de Salagon. Ses travaux et ses recherches sont mondialement connus. François Tessari, chef jardinier de Salagon a conçu le jardin de senteurs inauguré en 2011.
Au fil de 2000 ans d’histoire, le site de Salagon a connu toutes sortes d’usages : habitat néolithique, ferme gauloise, villa gallo-romaine, basilique funéraire dans l’Antiquité tardive, prieuré bénédictin, résidence de campagne, puis une ferme à nouveau, jouxtant l’église rendue au culte et classée Monument historique en 1922…
Après la Seconde Guerre mondiale, pendant laquelle l’armée italienne réquisitionna l’église pour en faire une écurie, il fallait être visionnaire pour imaginer qu’un musée pouvait naître ici, trente ans plus tard…
En 1953, l’abbé Pierre Martel, curé de Mane, fonde l’association Alpes de Lumière. Objectif : l'étude, la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine bâti, naturel et culturel de la haute Provence, incluant les savoir-faire locaux, architecturaux, domestiques ou environnementaux. À cette époque, le monde paysan est peu considéré.
Les campagnes se vident, en haute Provence comme ailleurs. Pour conserver, valoriser et transmettre aux nouvelles générations une culture rurale qui disparaît, Alpes de Lumière réunit témoignages, archives, photos, objets… Un fonds à l’origine des collections du musée.
Sous l’impulsion de Pierre Martel et de l’association, un projet culturel se dessine pour l’avenir de Salagon. En 1981, la commune de Mane engage sa concrétisation en rachetant le site au dernier propriétaire. Alpes de Lumière ouvre au public un Conservatoire ethnologique de la haute Provence, qui préfigure le musée d’aujourd’hui.
Cette même année 1981, le site de Salagon est entièrement classé Monument historique. Un nouveau chapitre de réhabilitation commence, il s’étendra sur une quinzaine d’années avec le concours de la commune, du Département (qui deviendra propriétaire des lieux en 1984), du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur, du Ministère de la Culture. L'archéologue Guy Barruol, président de l'association Alpes du Lumière, porte le projet de restauration des bâtiments.
Entre temps, le musée de Salagon est officiellement créé, les jardins ethnobotaniques voient le jour. Quelques années avant leur création, Pierre Lieutaghi avait fait un inventaire des plantes de la pharmacopée populaire en haute Provence (dans le cadre d'un appel d'offre du Ministère de la Culture sur les savoirs naturalistes populaires.
En janvier 2000, le site dans son intégralité est repris par le Département des Alpes de Haute-Provence. Cela permet la professionnalisation progressive du musée, qui obtient en 2002 le label « Musée de France ».
Il fallait être visionnaire pour imaginer qu’un musée pouvait naître ici, trente ans plus tard…